Pourquoi
Do Ré Mi Fa Sol La Si ?
Nous devons cette appellation des notes au moine
toscan Guido d'AREZZO (995–1050).
L'origine du nom des notes de la musique occidentale — do ré mi fa sol la si — se trouve dans un chant grégorien.
Ce chant
— Hymne de Saint-Jean — écrit en latin, présente la particularité suivante :
chaque vers commence sur un ton plus haut que le précédent :
ainsi les notes correspondantes furent-elles nommées d'après la première syllabe de chacun des vers.
C'est Guido d'Arezzo , né en Toscane à la fin du Xe siècle , qui eut l'idée d'utiliser ces syllabes :
cette appellation s'imposa en lieu et place de la notation alphabétique, toujours en vigueur dans les pays de culture germanique ou anglo-saxonne.
Voici le chant en question, suivi de la notation musicale :
Ut queant laxis
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli tuorum
Solve polluti
Labii reatum
Sancte Iohannes
Ut (do) - ré - mi - fa - sol - la - sj (si)
Traduction de l' Hymne à Saint Jean Baptiste :
UT QUEANT LAXIS
Que tes serviteurs chantent
RESONARE FIBRIS
d'une voix vibrante
MI RA GESTORUM
les admirables gestes
FA MULI TUORUM
de tes actions d'éclat.
SOL VE POLLUTI
Absous des lourdes fautes,
LA BII REATUM
de leurs langues hésitantes
S ANCTE J OHANNES
nous t'en prions, saint Jean.
Une autre Traduction :
« Pour que puissent résonner
dans les cœurs détendus les merveilles
de tes actions, absous l'erreur de la lèvre
indigne de ton serviteur, saint Jean. »
Ainsi fut constitué l'alphabet musical des pays latins.
Le do (mot italien attesté depuis 1536) a été inventé pour remplacer ut, moins facile à énoncer en solfiant ; l'attestation de l'Arétin prouve que le mot n'a pas été inventé par Giovanni Battista Doni (première moitié XVIIe siècle) d'après la première syllabe de son nom.
L'ut, jugé trop dur à l'oreille, a été transformé en do par
Bononcini en 1673 — d'après le nom du musicien italien Doni.
On découvrit bientôt que la syllabe UT, ne se terminant pas par une voyelle, était peu apte à être chantée. C'est pourquoi on la remplaça par le DO de :
DOminus (latin : maître, Dieu).
La note si est arrivée plus tard dans l'histoire de la musique, car les premiers systèmes utilisés, dits hexacordes, ne comportaient que six notes écrites pour décrire pourtant les
sept tons.
La septième note, SI, ne reçut son nom qu'au XVIème siècle par la contraction du « S » de Sancte et du « J » de Johannes, les initiales de la dernière
ligne du poème : S et I.
Le si fut ajouté par Anselme de Flandres à la fin du XVIe siècle.